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Journal - Tome 3
Mémoires de la vie littéraire 1887 - 1896
Robert Kopp (préface de)
Date de parution : 13/02/2014
Éditeurs :
Bouquins

Journal - Tome 3

Mémoires de la vie littéraire 1887 - 1896

,

Robert Kopp (préface de)
Date de parution : 13/02/2014

Le 16 juillet 1896, à Champrosay, chez ses amis Daudet, Edmond de Goncourt, âgé de soixante-quatorze ans, succombe à une congestion pulmonaire. Douce jours plus tôt, il avait évoqué dans...

Le 16 juillet 1896, à Champrosay, chez ses amis Daudet, Edmond de Goncourt, âgé de soixante-quatorze ans, succombe à une congestion pulmonaire. Douce jours plus tôt, il avait évoqué dans son Journal son demier dîner avec Robert de Montesquiou, le chef des odeurs suaves, l'ami de Mallarmé, de Verlaine, de...

Le 16 juillet 1896, à Champrosay, chez ses amis Daudet, Edmond de Goncourt, âgé de soixante-quatorze ans, succombe à une congestion pulmonaire. Douce jours plus tôt, il avait évoqué dans son Journal son demier dîner avec Robert de Montesquiou, le chef des odeurs suaves, l'ami de Mallarmé, de Verlaine, de Gallé, de Proust. Selon les termes de son testament, les cahiers manuscrits de ses Mémoires de la vie littéraire devaient être scellés pour vingt ans, puis déposés à la Bibliothèque nationale pour être «consultés et livrés à l'impression». Pourquoi cette prudence ? Edmond n'avait-il pas lui-même tiré de son Journal neuf volumes d'extraits, publiés de 1887 à 1896 ? Des extraits soigneusement triés, car «dans un Journal comme celui que je publie, la vérité absolue sur les hommes et les femmes rencontrés le long de mon existence, se compose d'une vérité agréable - dont on veut bien ; mais presque toujours tempérée par une vérité désagréable - dont on ne veut absolument pas». C'est la crainte de cette vérité désagréable qui poussa l'Académie des Goncourt - malgré de nombreuses protestations - à demander à différents ministres l'interdiction de communiquer le manuscrit du Journal jusqu'à une date récente, et ce n'est qu'en 1956 que fut publié le texte intégral, à l'exception de «quelques précisions, suppressions imposées par les nécessités légales», que nous avons pu rétablir dans la présente édition.
Plus d'un siècle après la mort d'Edmond, certains portraits que nous livrent les Goncourt des hommes politiques de leur temps, certains jugements portés sur les moeurs de leur siècle gardent leur pouvoir de provocation, voire de scandale.
Robert Kopp.

Tome 1 : 1851-1865
Tome 2 : 1866-1886
Tome 3 : 1887-1896

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EAN : 9782221141267
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 1472
Format : 132 x 198 mm
EAN : 9782221141267
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 1472
Format : 132 x 198 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Henri-l-oiseleur 08/05/2019
    La lecture du tome III du Journal d'Edmond de Goncourt, de 1887 à sa mort en 1896, offre moins de plaisirs littéraires que les précédents. On y trouve moins de pages ciselées comme des émaux, moins de cruautés amusantes et peut-être même moins d'acuité de lecture et de jugement. L'homme vieillit, s'aigrit, le cercle de sa vie se referme sur des mondanités et des copinages littéraires plus ou moins sincères, jalousies, médisances, calomnies, dîners et rencontres rarement intéressants. Metteurs en scène, acteurs, actrices, directeurs de théâtre défilent, avec de puissants journalistes aujourd'hui bien oubliés. Cela trafique, marchande, négocie, et ce monde du théâtre joue un rôle décisif dans la carrière du romancier : comme Zola et tous les autres, Goncourt sait bien que ses livres imprimés n'auront de lecteurs que s'ils sont adaptés au théâtre. Ce volume est donc un document étonnant sur ce milieu à la fin du XIX°s. Le journaliste acquiert une influence déterminante, il fait et défait les succès, les échecs de la scène, la recette et les bénéfices de la salle. Un univers disparu de vieilles haines et rancunes recuites se trouve ici : l'écrivain prophète, le grand esprit dominant de 1830 est devenu l'esclave de journalistes illettrés, corrompus et malveillants. L'asservissement contemporain de la littérature à la presse commence ici, un peu plus d'un siècle avant nous. L'époque étant ce qu'elle est, M. de Goncourt est en plus d'un antisémitisme féroce, il se lie avec le Drumont de "La France juive" et du parti antisémite et suit de loin l'Affaire Dreyfus. Enfin, heureusement, il demeure l'esthète découvreur de l'art japonais qui savait charmer au tome II, mais les estampes et les objets cèdent la place à des considérations sur le marché des antiquités japonaises et sur les variations des prix. L'ère Meiji correspond en effet à un grand ménage par le vide des trésors du Japon ancien, qui affluent en Europe et en Amérique : un vrai marché se développe, et Goncourt côtoie Guimet, l'orientaliste fondateur du musée du même nom, une des merveilles d'aujourd'hui. C'est en somme un volume de journal : de l'ennui, des redites, des anecdotes, de bons endroits. Un avantage suffira seul à faire acheter ce volume : l'index final des noms, de tous les noms figurant dans les trois tomes du Journal. La lecture du tome III du Journal d'Edmond de Goncourt, de 1887 à sa mort en 1896, offre moins de plaisirs littéraires que les précédents. On y trouve moins de pages ciselées comme des émaux, moins de cruautés amusantes et peut-être même moins d'acuité de lecture et de jugement. L'homme vieillit, s'aigrit, le cercle de sa vie se referme sur des mondanités et des copinages littéraires plus ou moins sincères, jalousies, médisances, calomnies, dîners et rencontres rarement intéressants. Metteurs en scène, acteurs, actrices, directeurs de théâtre défilent, avec de puissants journalistes aujourd'hui bien oubliés. Cela trafique, marchande, négocie, et ce monde du théâtre joue un rôle décisif dans la carrière du romancier : comme Zola et tous les autres, Goncourt sait bien que ses livres imprimés n'auront de lecteurs que s'ils sont adaptés au théâtre. Ce volume est donc un document étonnant sur ce milieu à la fin du XIX°s. Le journaliste acquiert une influence déterminante, il fait et défait les succès, les échecs de la scène, la recette et les bénéfices de la salle. Un univers disparu de vieilles haines et rancunes recuites se trouve ici : l'écrivain prophète, le grand esprit dominant de 1830 est devenu l'esclave...
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