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Le Juif errant
Francis Lacassin (préface de)
Date de parution : 08/04/2010
Éditeurs :
Bouquins

Le Juif errant

Francis Lacassin (préface de)
Date de parution : 08/04/2010

Eugène Sue (1804-1857) fut le romancier le plus lu de tout le XIXe siècle. Cet ancien chirurgien de la Marine, un peu artiste peintre, a connu un immense public.
Il fut,...

Eugène Sue (1804-1857) fut le romancier le plus lu de tout le XIXe siècle. Cet ancien chirurgien de la Marine, un peu artiste peintre, a connu un immense public.
Il fut, avec Alexandre Dumas, le maître du roman populaire, le virtuose du récit découpé en tranches quotidiennes laissant chaque fois les...

Eugène Sue (1804-1857) fut le romancier le plus lu de tout le XIXe siècle. Cet ancien chirurgien de la Marine, un peu artiste peintre, a connu un immense public.
Il fut, avec Alexandre Dumas, le maître du roman populaire, le virtuose du récit découpé en tranches quotidiennes laissant chaque fois les héros face à un mystère ou à un péril… éclairés ou conjurés le lendemain ! Ce procédé ne suffit pas à expliquer les prodigieux succès des Mystères de Paris (1842-1843) et du Juif errant (1844-1845). Ces deux romans avaient le mérite d’une inspiration nouvelle : l’exploration des bas-fonds de la société. Ils introduisaient dans l’espace littéraire une foule de personnages (ouvriers et déshérités) ou de marginaux (vrais et faux mendiants, assassins, chiffonniers) que le roman bourgeois avait jusqu’ici dédaignés. Manipulant l’horreur, le mystère, la douleur, ils étalaient, à travers mille intrigues et complots, les souffrances du peuple et les sublimaient par le triomphe du bien, apportant ainsi à leurs modestes lecteurs le sentiment d’une justice sécurisante.
De tous les romans de Sue (Les Mystères du peuple, Martin l’enfant trouvé, Les Sept Péchés capitaux), le seul à surpasser Les Mystères de Paris est Le Juif errant ; aux qualités du précédent, ce dernier ajoute l’intervention du surnaturel et du fantastique, représentés par le vagabond légendaire qui donne son nom au livre. Précédé par le choléra, qui inspire à Sue des pages dignes d’Edgar Poe, le Juif légendaire revient d’au-delà des mers et d’au-delà des siècles pour empêcher la Compagnie de Jésus de s’emparer d’une fabuleuse fortune en éliminant un par un ses héritiers.
Francis Lacassin.

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EAN : 9782221114223
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 1140
Format : 132 x 198 mm
EAN : 9782221114223
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 1140
Format : 132 x 198 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • mjaubrycoin 29/12/2021
    Se plonger dans un grand feuilleton publié depuis plus de cent cinquante ans , nécessite une mise à l'écart de nos habitudes de lecture. Il ne faut pas s'attendre à entrer dans l'intimité de personnages complexes mus par des intérêts contradictoires, ni à tourner les pages avec avidité tant l'action se précipite, et pas plus à laisser libre cours à son imagination en raison de l'exposé succint du cadre de l'intrigue. Non, ici nous rentrons dans le temps long du récit avec plus de mille pages, des descriptions soigneuses et poétiques, des envolées lyriques, des aventures qui se mettent en place avec une lenteur savoureuse. Aujourd'hui , le lecteur fuirait .... Hier, il en redemandait et au fil des jours et de la parution des épisodes dans la presse quotidienne, nos ancêtres qui pourtant n'accédaient pas aussi facilement que nous à l'éducation qu'elle soit primaire ou secondaire , se passionnaient pour les malheurs de la famille Rennepont persécutée par les cupides jésuites qui ne reculeront devant aucune turpitude pour faire main basse sur leur fortune. Et la lenteur du déroulement du récit ne décourageait personne, bien au contraire, car il fallait faire durer le plaisir... J'ai lu ce roman avec délectation, charmée par sa prose impeccable, sa construction parfaite et son vocabulaire choisi. Quelle élégance dans ce texte qui pourrait faire rougir de honte certains de nos écrivains contemporains pourtant encensés par la critique ! Mais au delà de la forme, le fond est remarquable car dans ce roman engagé, Eugène Sue attaque non seulement l'Eglise dans son ensemble à travers les charges impitoyables menées contre les Jésuites qui en représentent les pires travers, mais aussi contre la société toute entière, les excès du capitalisme naissant et les injustices sociales qu'il exècre. Non seulement l'auteur met en évidence la triste situation de la classe ouvrière, mais non content de décrire par le menu les mécanismes de la pauvreté , il propose des solutions pour y remédier et se fait le chantre d'un nouveau projet global de société. Dans la France de Louis-Philippe en proie à une agitation sociale et à la remise en cause d'un ordre ancien qui se maintient contre vents et marées, Eugène Sue fait partie de ces intellectuels engagés qui par le biais du roman populaire, cherchent à répandre des idées fortes qui sont susceptibles de faire réellement changer les choses. Quelle modernité dans sa critique acerbe de la situation des femmes ! Toujours en pendant de la dénonciation, il y a le projet pour améliorer l'avenir dans le respect de tous. Le roman se lit aussi comme une approche historique de la seconde moitié du 19ème siècle avec ses incursions dans le milieu ouvrier, dans le monde des fêtards, dans les palais et les sacristies. L'ironie est aussi omniprésente et les forces manipulatrices mises en oeuvre par les féroces jésuites en la personne de Rodin, ce méchant parfait, sont admirablement analysées avec un sens aigu de la psychologie. Et le juif errant dans tout cela ? Finalement il apparait bien peu et son action reste marginale car il est bien loin de venir au secours de ces héros que l'on a appris à aimer au fil de la longue lecture de leurs aventures. Qu'importe si le titre parait plus destiné à attirer le lecteur potentiel en reprenant une légende populaire de l'époque, il n'en demeure pas moins que ce feuilleton grandiose, moins connu que "les Mystères de Paris" mérité la plus éclatante des réhabilitations . Se plonger dans un grand feuilleton publié depuis plus de cent cinquante ans , nécessite une mise à l'écart de nos habitudes de lecture. Il ne faut pas s'attendre à entrer dans l'intimité de personnages complexes mus par des intérêts contradictoires, ni à tourner les pages avec avidité tant l'action se précipite, et pas plus à laisser libre cours à son imagination en raison de l'exposé succint du cadre de l'intrigue. Non, ici nous rentrons dans le temps long du récit avec plus de mille pages, des descriptions soigneuses et poétiques, des envolées lyriques, des aventures qui se mettent en place avec une lenteur savoureuse. Aujourd'hui , le lecteur fuirait .... Hier, il en redemandait et au fil des jours et de la parution des épisodes dans la presse quotidienne, nos ancêtres qui pourtant n'accédaient pas aussi facilement que nous à l'éducation qu'elle soit primaire ou secondaire , se passionnaient pour les malheurs de la famille Rennepont persécutée par les cupides jésuites qui ne reculeront devant aucune turpitude pour faire main basse sur leur fortune. Et la lenteur du déroulement du récit ne décourageait personne, bien au contraire, car il fallait faire durer le plaisir... J'ai lu ce roman avec délectation, charmée par sa prose...
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  • Tiguidou 01/12/2021
    Pour un résumé de ce roman vous pouvez consulter le dernier paragraphe de la quatrième de couverture même si ce résumé est un peu court. Eugène Sue a écrit ce roman en 1844-1845 en pleine période romantique. C'est l'époque des Alexandre Dumas, des Victor Hugo, des Theophile Gauthier etc... C'est aussi l'époque où les romans sont publiés en feuilletons dans les quotidiens ce qui peut expliquer la longueur du roman, les écrivains cherchant à fidéliser le lecteur. Chaque épisode se termine par un rebondissement ou un suspens comme on le fait aujourd'hui avec les séries télévisées, comme quoi il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Le plus grand défaut de ce roman étant justement sa longueur. Ce roman est d'un romantisme délirant avec ses dialogues dramatiques aujourd'hui invraisemblables , ses rebondissements nombreux, ses intrigues juteuses, ses situations rocambolesques, son suspens dont on ne connaît le dénouement qu'à la fin du livre, ses personnages très caractérisés, la naïveté des propos des jeunes jumelles, les attaques à fond de train contre la Compagnie de Jésus, la facilité avec laquelle on prend partie pour les "bons" contre les "mechants" personnifiés par les Jésuites avec à leur tête le Père Rodin Eugène Sue dans ce roman dénonce la misère dans laquelle vivent les ouvriers et en particulier les femmes et appuie aussi les femmes dans leur recherche d'une plus grande liberté et autonomie. Il critique la situation dans laquelle les femmes vivent passant de la tutelle et l'autorité du père à celles du mari sans qu'elles aient leur mot à dire. Il dénonce aussi le fait que les ouvriers n'aient pas les moyens de payer la caution exigée advenant qu'ils soient accusés d'un crime les privant ainsi du travail avec lequel ils soutiennent leurs familles. Vous l'aurez compris, il critique les religieux les trouvant hypocrites, professant une religion dépourvue d'âme et de réelle compassion. C'est donc aussi un roman social qui prend fait et cause pour la classe ouvrière tout en étant d'accord pour dire qu'elle n'est pas parfaite. Au final J'ai bien aimé ce roman malgré qu'il soit trop long. À mon sens ce genre de roman sont les premiers "thrillers" de la littérature française. On peut leur trouver des défauts mais si on replace ces romans dans leur contexte ils sont agréables à lire et je n'ai pas boudé mon plaisir.Pour un résumé de ce roman vous pouvez consulter le dernier paragraphe de la quatrième de couverture même si ce résumé est un peu court. Eugène Sue a écrit ce roman en 1844-1845 en pleine période romantique. C'est l'époque des Alexandre Dumas, des Victor Hugo, des Theophile Gauthier etc... C'est aussi l'époque où les romans sont publiés en feuilletons dans les quotidiens ce qui peut expliquer la longueur du roman, les écrivains cherchant à fidéliser le lecteur. Chaque épisode se termine par un rebondissement ou un suspens comme on le fait aujourd'hui avec les séries télévisées, comme quoi il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Le plus grand défaut de ce roman étant justement sa longueur. Ce roman est d'un romantisme délirant avec ses dialogues dramatiques aujourd'hui invraisemblables , ses rebondissements nombreux, ses intrigues juteuses, ses situations rocambolesques, son suspens dont on ne connaît le dénouement qu'à la fin du livre, ses personnages très caractérisés, la naïveté des propos des jeunes jumelles, les attaques à fond de train contre la Compagnie de Jésus, la facilité avec laquelle on prend partie pour les "bons" contre les "mechants" personnifiés par les Jésuites avec à leur tête le Père...
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  • Supergrass 02/06/2020
    On sent bien que l’auteur est payé à la ligne mais on ne s’ennuie jamais tout au long de ce grand roman méconnu.
  • FranckCrespel77 19/03/2015
    J'adore toute l'histoire de ce livre dans la lutte qu'il nous montre entre des innocents et la puissance d'une force comme les jésuites... Les feuilletonistes ont occupé une grande place dans mes lectures d'adolescent et celui-ci est mon préféré !
  • StCyr 24/11/2014
    Sept rejetons d'une même lignée, aux fortunes et au rangs les plus divers, disséminés sur tout le globe, ignorant tout les uns des autres, sont poursuivis par une conjuration occulte et internationale de la Compagnie de Jésus visant à les spolier d'une fortune considérable. Dans leur méconnaissance du complot, un homme légendaire, frère de la femme dont les sept personnages menacés sont issus, les suit de son éternelle marche d'homme damné sous le regard de Dieu et trainant le choléra sur ses pas : le Juif errant, l'homme qui refusa au christ exténué, portant sur ses épaules la croix, de se reposer un instant sur le banc de pierre qui jouxtait son humble boutique de cordonnier. Roman-feuilleton protéiforme et foisonnant, mélodramatique, à visée socialisante et utopiste, parfois moralisant et naïf dans sa prétention didactique, ce roman dis-je, est attachant par ces maladresses mêmes, et ces ficelles un peu grosses; l'intérêt de sa lecture n'est jamais démenti et malgré son volume imposant, il est d'un abord plutôt facile. Fable gothique, où le fantastique et le légendaire côtoie un réalisme cru et affligeant, cette oeuvre est d'une étonnante noirceur. J'ai particulièrement apprécié l'évocation redoutable et saisissante du choléra, sa propagation fatale et foudroyante, la kyrielle de folles rumeurs qui l'accompagne et la chasse aux empoisonneurs inhérente à toute épidémie mortelle et méconnue. Un remarquable roman populaire.Sept rejetons d'une même lignée, aux fortunes et au rangs les plus divers, disséminés sur tout le globe, ignorant tout les uns des autres, sont poursuivis par une conjuration occulte et internationale de la Compagnie de Jésus visant à les spolier d'une fortune considérable. Dans leur méconnaissance du complot, un homme légendaire, frère de la femme dont les sept personnages menacés sont issus, les suit de son éternelle marche d'homme damné sous le regard de Dieu et trainant le choléra sur ses pas : le Juif errant, l'homme qui refusa au christ exténué, portant sur ses épaules la croix, de se reposer un instant sur le banc de pierre qui jouxtait son humble boutique de cordonnier. Roman-feuilleton protéiforme et foisonnant, mélodramatique, à visée socialisante et utopiste, parfois moralisant et naïf dans sa prétention didactique, ce roman dis-je, est attachant par ces maladresses mêmes, et ces ficelles un peu grosses; l'intérêt de sa lecture n'est jamais démenti et malgré son volume imposant, il est d'un abord plutôt facile. Fable gothique, où le fantastique et le légendaire côtoie un réalisme cru et affligeant, cette oeuvre est d'une étonnante noirceur. J'ai particulièrement apprécié l'évocation redoutable et saisissante du choléra, sa propagation fatale et...
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